Et si la situation financière catastrophique que connait notre pays ne devait rien au hasard mais à une « avancée législative » lourde de conséquences ?
Flash-back. Janvier 2014, l’Assemblée nationale planche sur une loi visant à instaurer une « égalité réelle entre les femmes et les hommes ». Rien de plus louable sur le fond. Sur la forme et pour nourrir cet objectif, Brigitte Allain, députée écologiste dépose un amendement. Elle invite ses collègues parlementaires à voter la suppression de l’expression « en bon père de famille » qui apparait une quinzaine de fois dans les parties législatives des codes en vigueur. Elle argumente : « Issue du latinisme « bonus pater familias », l’expression « en bon père de famille » est une expression désuète qui remonte au système patriarcal ». « Pure discrimination et stéréotype de genre, cette expression attribue à l’homme, père de famille, la qualité d’être bon gestionnaire ».
Résultat, en août 2014, la notion de « bon père de famille » disparait du droit français. Rien de grave jusque-là. Rien de grave, sauf à ce qu’avec elle, la notion de « gérer en bon père de famille » ait disparu également ?
Depuis 1804, la notion de « bon père de famille » renvoyait au respect d’une obligation de prudence et de diligence en tout domaine, et en toute circonstance. Ainsi, schématiquement, en matière économique, « gérer en bon père de famille » signifiait s’assurer de la bonne gestion de ses finances, en faisant primer la raison sur l’envie, et le « bon sens » sur tout le reste.
Alors que le parlement doit se prononcer sur les choix budgétaires pour 2025, une question nous taraude. L’État gère-t-il nos finances publiques en « bon père de famille » ? A l’heure de l’Intelligence Artificielle, nous avons soumis la question à ChatGPT, voici sa réponse (retranscrite dans son intégralité) :
Actuellement, l’État français ne gère pas ses finances publiques selon les principes d’un « bon père de famille » , si l’on s’en tient aux critères de prudence budgétaire et de gestion rigoureuse. Voici pourquoi :
- Une dette publique en constante augmentation
Endettement massif : La dette publique dépasse 110 % du PIB (environ 3 100 milliards d’euros), bien au-delà du seuil de 60 % fixé par les critères européens.
Déficits chroniques : Depuis 1974, la France enregistre un déficit budgétaire quasi ininterrompu, creusant ainsi la dette au fil des décennies.
Charge de la dette croissante : Avec la remontée des taux d’intérêt, le remboursement de la dette coûte de plus en plus cher (plus de 50 milliards d’euros par an en 2024, soit l’équivalent du budget de l’Éducation nationale).
- Des dépenses publiques très élevées
57 % du PIB consacré aux dépenses publiques (l’un des taux les plus élevés d’Europe), sans toujours une efficacité optimale.
Un État-providence généreux mais coûteux : La France a un des systèmes sociaux les plus protecteurs au monde, mais il est souvent financé à crédit.
Des dépenses parfois mal ciblées : Aides, subventions, et niches fiscales coûtent des centaines de milliards d’euros, sans toujours être évaluées sur leur impact réel.
- Une gestion fiscale contestée
Forte pression fiscale : La France est l’un des pays les plus taxés au monde (près de 45 % du PIB en prélèvements obligatoires).
Des choix fiscaux parfois déséquilibrés : Hausse d’impôts plutôt que réduction des dépenses, alourdissement des charges sur les entreprises, incertitude fiscale qui peut freiner l’investissement.
Une fraude fiscale et sociale encore mal maîtrisée : Malgré les efforts de contrôle, les pertes restent importantes (fraude fiscale estimée entre 80 et 100 milliards d’euros par an).
- Manque de vision à long terme
Pas de véritable politique d’épargne : Contrairement à certains pays (comme la Suisse ou l’Allemagne), la France ne constitue pas de réserve budgétaire pour amortir les crises.
Dépendance à la croissance et aux taux bas : La stratégie repose souvent sur l’idée que la croissance future permettra de réduire le poids de la dette, ce qui est risqué.
Décisions parfois électoralistes : Augmentations de dépenses publiques ou cadeaux fiscaux en période électorale, sans forcément d’équilibre budgétaire en retour.
Conclusion : Une gestion éloignée du « bon père de famille »
Un bon père de famille ne vivrait pas constamment à crédit, ni ne dépenserait au-delà de ses moyens en comptant sur des revenus futurs incertains. L’État français, en accumulant déficits et dettes depuis des décennies, ne respecte pas ce principe de prudence.
Pour se rapprocher d’une gestion saine, il faudrait :
Réduire progressivement les déficits et stabiliser la dette. Mieux cibler les dépenses publiques et éviter le gaspillage. Favoriser la croissance économique par un cadre fiscal et réglementaire stable. Anticiper les crises en constituant une réserve budgétaire.
Cela nécessiterait des réformes courageuses et une vision à long terme, ce qui est souvent difficile dans un contexte politique marqué par des cycles électoraux courts et une forte demande sociale.
Si même ChatGPT le dit, alors…


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